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Méditations d'une cinéphile

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Méditations d'une cinéphile
  • Parce que je crois que le cinéma est un bien art, surtout lorsqu'il m'émeut, me déclenche un fou rire, me prend aux tripes ou me fait pleurer comme un bébé ! Si vous partagez cet amour du septième art, suivez mes analyses et critiques filmiques !
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6 juillet 2013

La lumière se joue de nous

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Capter, par chance, un instant d'illusion

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4 juillet 2013

Inventaire des critiques

22 avril 2013

L'écume des jours, un pari réussi ?

Il fallait oser, tenter, s'y frotter...

Michel Gondry a réaliser l'adaptation de l'un des romans les plus délicats, et nous (en tous cas, je) attendons avec impatience mercredi de voir le résultat !
Personnellement je n'ai pas lu le livre de Boris Vian, mais mon frère et ma mère l'ayant fait pour moi, j'ai eu droit à maints résumés et je sais à quoi m'attendre. Du moins je sais ce que les amateurs exigeants de l'artiste (chanteur, écrivain..) attendront...

L'univers déjanté et séduisant de Vian est à approcher avec délicatesse. Certains reprochent déjà un surplus d'effets visuels et un imaginaire inadapté trop marqué...

 Je pense, déjà, ne pas être déçue, grâce aux acteurs. En effet, on ne peut nier le fait que Romain Duris et Audrey Tautou sont d'excellents acteurs, toujours à la perfection dans la profondeur de leurs personnages. Quant à Gad Elmaleh, son ton rêveur pourrait parfaitement s'accorder à l'esprit du récit et Omar Sy et Aïssa Maïga semblent tout aussi inspirés !

Alors, embarquerons-nous dans le monde intriguant de Boris Vian ou resterons-nous au bord du fauteuil, guettant avec impatience la fin du songe ?

 

E

 

Eh bien... Je pourrais dire que j'ai été partiellement transportée par la version de Michel Gondry.

Comme on l'avait redouté et pressenti, la "mécanique" est malheureusement abondante dès les premières images. Tout semble fidèle, c'est évident, mais le langage, les inventions et les bizarreries de Boris Vian s'enchainent et se bousculent ne nous laissant pas le temps de réaliser tout ce qui se passe. C'est peut être le cas dans le livre, mais, lors de la lecture d'un roman, on peut s'arreter à son aise pour savourer, avec le temps individuel qu'il faut, le récit, aussi farfelu soit il. Dans ce cas présent, on est littéralement assommé par les images et paroles qu'il nous faut intégrer dans le bon ordre et vite oublier pour passer à la suite.
Les scènes farfelues et déboussolantes dans l'appartement de Colin laissent ensuite place à quelques passages tournés dans la rue, tout simplement dans la rue, avec ses poubelles et ses travaux. Ce choc de réalisme contraste fortement avec la fiction que l'on a rencontré précédemment mais représente, à mon goût, l'une des bonnes initiatives du réalisateur de Soyez simpas, rembobinez. En effet, finalement, cela rapproche Colin et son histoire du spectateur et permet un peu de repos visuel, retrouvant notre bon vieil environnement quotidien. Le récit en est en quelque sorte démystifié, mais cela lui donne un support, somme toute, nécessaire. Choix judicieux, donc, de faire passer la caméra de l'imaginaire le plus sordide à un réalisme cru.
Autre idée brillante de Michel Condry: l'absence quasi totale d'effets spéciaux. Bien que trop abondantes au début du film, on ne peut qu'apprécier l'aspect artisanal et simple de la représentations des inventions de Boris Vian. Les objets ainsi créés nous semblent alors étrangement faux et réels à la fois. Ils rentrent parfaitement dans le contexte impossible du récit et apporte beaucoup au film. Dommage que Michel Gondry n'en ai pas plus espacées les apparitions..
Difficile à suivre, oui, d'autant que les acteurs semblent eux aussi à la ramasse. Peu convaincu, Romain Duris se ballade de machine en machine, avec un enthousiasme pas assez naturel pour être communicatif. L'acteur, d'habitude remarquable, retrouve un meilleur jeu vers la seconde partie du film. Malheureusement, ce n'est pas le cas de Gad Elmaleh... Grande déception, ce Chick est vide et perdu à un point incroyable. Impossible de voir la moindre étincelle dans ses yeux, Gad Elmaleh laisse l'impression de s'être trompé de plateau, ou d'avoir trop compter sur le souffleur pour lui dicter les gestes à faire et expressions à avoir. Apparemment, ce dernier était absent... Quant à Audrey Tautou, son interprétation est correcte, sans être remarquable, elle aussi ayant quelque fois l'air un peu perdue. J'attendais personnellement beaucoup de ces trois acteurs, dont la qualité de jeu n'a plus à se défendre, alors que je me méfiais d'Omar Sy. Finalement, celui-ci s'en sort à merveille alors que les autres rament au milieu du film de Gondry. A lui seul, Omar Sy arrive à redonner de la profondeur au contexte, joyeux et entraînant quand il le faut, ou bien attentif et grave à d'autres moments. Néanmoins, on pourra retenir une scène, heureusement très courte, magnifique de manque de naturel..
Le jeu, dans l'ensemble désastreux, des acteurs nous pousse même à nous demander s'il y a bien eu un scénario...
Alors que les effets visuels ne font parfois que renforcer l'impression d'un film un peu raté, la seconde partie rattrape de justesse l'adaptation de Michel Gondry. Chloé se meure, les machines aussi, et les couleurs s'estompent au fur et à mesure que nos larmes viennent et que Romains Duris et Audrey Tautou se mettent vraiment à jouer. Ainsi, la fin nous touche, enfin, nous sommes happés. Mais l'on ne peut pas oublier tout la première partie du film pour autant..

En somme, L'Ecume des Jours n'est pas une grande réussite, ça non, mais les bonnes idées sont là. Alors que les effets visuels nous bousculent ou nous emportent, le jeu des acteurs restent sans aucun doute le point le plus décevant du film, retenant le spectateur hors de la magie de Boris Vian.

19 avril 2013

Deux passions troublantes dans un coin de paradis et un quatuor aux affinités ambiguës

 

Dans un parfait cadre paradisiaque, la naissance de désirs inconcevables...

     Deux mères qui se connaissent depuis toujours. Roz et Lil sont meilleures amies depuis l'enfance et ne se sont jamais quittées. Elles n'ont d'ailleurs jamais vécu autre part que dans cette magnifique région de la côte Australienne et y habitent encore. L'une est artiste, l'autre chef d'entreprise et veuve. Toutes deux ont un fils de 19 ans, qui sont eux aussi comme des frères. Ils passent leurs temps tous ensemble, unis par les liens du sang et de l'amitié. Mais, un jour, ou plutôt une nuit, Ian, le fils de Lil, franchit les limites de la morale en libérant son désir pour Roz. Par vengeance ou alors pour les mêmes raisons, l'autre fils, Tom, ne tarde pas à l'imiter et entraîne Lil dans les vagues de cette relation (in)correcte.

     L'adaptation de la nouvelle de Doris Lessing par Anne Fontaine part d'une idée intrigante et, il faut l'avouer, plutôt alléchante. La réalisatrice aurait été assez fidèle, ne modifiant que la fin du récit et l'âge des protagonistes. 
Néanmoins, l'ouverture du film ne présage rien de bon pour la suite. On y perçoit plutôt un flot de bons sentiments et de clichés. Le soleil brille, les deux héroïnes fillettes rient et courent le moins naturellement possible, puis les deux garçons surfent, magnifiques, tout est "trop" beaux. L'apparition miraculeuse des deux femmes mûres amène enfin de la profondeur dans les premières scènes. Leur splendeur n'est pas artificielle, mais simple, "concrète", plausible. La vie menée par le quatuor dans le premier quart du film ne peut que nous faire envie, on voudrait aller se prélasser avec eux sur cette parcelle de bois au milieu de l'océan.

Perfect Mothers

Mais les clichés ne peuvent que difficilement suivre la passion qui commence à éclore. On l'attend, on l'attend cette pulsion dévastatrice de tous les principes. Elle aurait été idéale en s'installant sur la longueur, de plus en plus obsédante, dérangeante. Toutefois, on comprend vite que l'attirance et la fascination vint d'abord par le physique des jeunes garçons ("They're like young gods !" oh ça oui !). Puis quelques futiles scènes de sourires, de regards, des moments de solitude. Les fils paraissant plus regarder leurs futures amantes comme une proie à croquer que comme une flamme d'amour à assouvir. Puis un agréable passage musical et dansant nous dévoile les couples prêts à se former, déjà complices, mine de rien.

     Enfin, le passage à l'acte de Roz et Ian se laisse intégrer dans la continuité des scènes un peu décousues, mais en ressort plausible et aventureux grâce au brillant couple Robin Wright - Xavier Samuel. Moins chanceuse, Naomie Watts, bouleversante, tient son tandem debout grâce à son jeu remarquablement juste, pour compenser celui, plutôt vide, de James Frecheville. En effet, ici faute au scénario, Tom révèle brutalement cette relation à Lil et tentent, tout aussi brutalement et vide de sentiments, de reproduire le même schéma. Les deux personnages résistent un court instant, puis cèdent eux aussi - à la passion qu'ils ressentent l'un pour l'autre ou bien à la nécessité de rétablir "l'équilibre" ? 
     Un seul instant les mères ont osés des regards inquisiteurs et suppliants l'une vers l'autre. Mais elles semblent être tellement amies que l'idée d'une quelconque embrouille n'est même pas supposée. Et puis, après tout, pourquoi ne continueraient-elles pas ? La situation tout d'abord "inacceptable" devient bien vite "plutôt envisageable". Lors d'une autre scène solitaire, les garçons tentent de s'entretuer dans les vagues. Le manque de naturel et de réalisme interdit un quelconque aspect tragique, mais on peut assister à un intéressant bouleversement des liens, quand les mères vont s'inquiéter de leur amant et non de leur fils...
Sans embarras, les affinités au sein de cet étrange quatuor tournent, tout le monde en est satisfait et finalement le spectateur aussi. Les personnes extérieures au huit-clos et ignorantes de ces passions sont éloignées, comme le mari de Roz et un soupirant de Lil. Note la plus juste du film: il ne faut pas séparer ces quatre êtres, et encore moins perturber leur communion. 
    Cette vie, recluse, séparée du reste du monde, dans ce coin de Paradis, intrigue néanmoins les autres personnages : "Two beautiful women like you, alones with the boys, it's not very healthy, isn't it ?" Non, ce n'est pas très sain, en effet, mais pas de la manière dont vous l'imaginez mon cher Saul ! Soupçonnées d'entretenir une relation homosexuelle, les deux amies préfèrent garder cet alibi plutôt que de dévoiler la véritable relation qui les confine tous les quatre. On ne saura d'ailleurs jamais vraiment si quelqu'un a pu s'en douter, jusqu'à présent...
     Le temps passe, deux ans de relation, et les questions de l'âge et de l'attirance commencent à se poser. Vont-elles toujours leur plaire ? Ils sont jeunes, ils vont bien se lasser. 
Le premier à abandonner cet amour sera Tom, le moins passionné. Après cette désillusion, Lil et Roz décident de mettre définitivement fin à leurs passions respectives. Avec plus ou moins de larme et de souffrance. Du côté des garçons, le coup dur est pour le sensible Ian. Celui-ci finit tout de même par se (forcer à) trouver une jeune fille à épouser.
Les mères deviennent grand-mères tout le monde se retrouve sur la plage australienne. La nostalgie évoquée par ce lieu plane sur le quatuor lorsque Ian demande à Roz de lui accorder un regard complice comme avant. Celle-ci refuse et l'on sent nous aussi le regret de cette période de bonheur et de plénitude qui parait révolue.

     Quelque chose ne va pas, ces nouvelles familles ne sont pas en ordre et l'on se surprend à se demander ce que la mère fait avec son fils et non celui de sa meilleure amie. Anne Fontaine nous a rendu tellement sensibles à ces passions passées que la morale et l'ordre "naturel" apparaissent à présent comme étrangers, à éradiquer. On cherche absolument à revenir à la situation idyllique du quatuor allongé sur la parcelle de bois.
Les personnages aussi veulent retourner à cet équilibre et ils y parviennent en renvoyant de leurs vies les élément étrangers, perturbateurs de leurs vraies passions qu'ils n'avaient jamais pus renier.

     Ainsi ce n'est plus un secret, les deux belles-filles et ex-femmes, brisées et choquées ont sûrement du exposer cette révélation scandaleuse aux oreilles des gens vertueux, dignes et moraux. Mais le quatuor est réuni, ils sont ensemble, juste tous les quatre, dans leur coin de Paradis, comblés.

    Et finalement, nous, on ne l'est qu'à moitié, regrettant les maladresses, trop vides ou trop lourdes de quelques scènes qui auraient pu être merveilleuses, mais intensément touchés par la profondeur de cette relation troublante et la justesse du dernier tiers du film.
Merci, en tous cas, tout de même, à Anne Fontaine, d'avoir tenté cette délicate interprétation de la passion, et d'avoir su utiliser le talent bouleversant des deux actrices Robin Wright et Naomie Watts

3 mars 2013

Atonement (Reviens-moi)

Briony est une petite fille qui écrit. Elle observe, s'inspire de ce qu'elle voit dans son entourage, et écrit, des nouvelles, des pièces. Toute droite et calme, elle reçoit ses idées de ses observations pour les retranscrire par le biais de sa machine à écrire
Par ses yeux elle capte la relation entre sa soeur aînée Cecilia et le fils de la gouvernante, Robbie; par ses yeux elle découvre la lettre de Robbie qui n'aurait jamais due être lue; par ses apparents innocents yeux bleus elle aperçoit le visage du violeur de sa cousine Lola. Par la parole elle jurera que c'était lui et par l'écrit elle rétablira la vérité, trop tard pour réparer les conséquences tragiques de son acte.

Atonement

Au son rythmé et pressant des touches qui s'enfoncent, Briony parcoure les couloirs du magnifique manoir familial, fuit la réalité qu'elle ne veut pas reconnaître, interprète, ignorante, chaque scènes perçues à la volée, détachées du reste. Toujours posée, c'est impassible qu'elle fera le serment qui condamnera sa soeur et son amoureux. Cet amoureux, Robbie, qu'elle aimait aussi, et à qui elle n'a pu pardonner la vraie passion. Celui-ci n'a pas accepté son amour enfantin et en plus lui a pris sa soeur. En retour, déterminée, à 13 ans, naïvement, elle lui prend tout.

C'est 5 ans plus tard qu'elle comprendra la portée de ses paroles et regrettera, expiant son mensonge meurtrier par l'écriture. La vie, la Guerre, la mettent face à ce qu'elle nourrissait dans son enfance: l'imagination, l'interprétation qui amène à la tromperie. Infirmière à l'hopital, elle tient la main à un soldat français, perdu dans ses fictions lors de ses derniers souffles. Son sang lui, est bien réel, et les militaires mourant à cotés, le sont aussi.
Toujours encadrés de cet imperturbable carré blond, les yeux de Briony découvre une réalité atroce au milieu de laquelle elle a envoyé Robbie, qu'elle cherche maintenant désespérément.

Une vision de la Seconde Guerre Mondiale, qui ne montre qu'un des opposants, et surtout, ses conséquences sur celui-ci. Errant dans cet atmosphère infect, la caméra dévoile le désespoir des soldats, la violence, la folie auquel s'abandonne la plupart ou encore, au contraire, la persévérance d'un peu de gaieté confiante chez d'autres. Dans l'attente de rentre au Royaume-Uni, l'espérance qui les maintient éveillé est celle de revoir leurs être chers. L'attente: "Il faut que je rentre, elle m'attend. ", Robbie ne vit plus que par elle alors les effets secondaires désastreux de la guerre le gagne. L'invention en fait une fois de plus sa victime, avec pour seuls inspirations et vérités, l'image d'un paysage de bord de mer et l'amour de Cecilia.

Une histoire d'amour contrariée, source du célèbre roman de Ian McEwan, que Joe Wright adapte d'une façon remarquable.
James McAvoy est terriblement attendrissant en amant passionné et soldat déboussolé, alors qu'à ses côtés, Keira Knightley rayonne plus par sa beauté que par son jeu. Quant à Briony, la jeune Saoirse Ronan excelle dans l'interprétation du caractère déterminé de l'héroine, ainsi que Vanessa Redgrave, dont le regard repenti atteste de la sagesse de Briony adulte. Le personnage à 18 ans, Romola Garai, est trop vide, et a du mal à s'inscrire dans cette lignée, malgré qu'elle se soit inspirée des deux autres actrices.

Le titre français "Reviens-moi" peut être rebutant, laisser l'impression d'un film pour midinette alors qu'il n'en est rien. Comme toujours, le titre original est bien plus intéressant, et, en l'occurence, ici, fait naître une certaine curiosité: Atonement ou Expiation, traduit littéralement. La résolution de Briony qui guide l'avancée du récit.

Un récit bouleversant, cadencé par une musique étonnante méritant son Oscar, et une mise en scène superbe, qui prend au coeur et ne laisse pas indifférent.

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21 février 2013

Django Unchained

Un western à la Tarantino ?Un classique renouvelé, de la violence, une pointe d’humour, de la morale, une B.O parfaite et des acteurs au poil !

Django

Django (Jamie Foxx, le regard à la fois vide et passionné), esclave noir à la coupe afro, vient d’être acheté par deux parfaits cow-boys texans, mais ne tarde pas à devenir la possession d’un sympathique dentiste allemand aux manières aussi courtoises que fatales. Mais attention, le Docteur King Shultz (His name is King…mais surtout Christoph Waltz, splendide, oscarisé dans Inglorious Basterds) tue légalement ! Il est chasseur de primes, et plus ses victimes sont mauvaises, plus la prime est importante ! Cependant, le Dr Shultz n’a pas fait l’acquisition de Django pour l’avoir en tant qu'esclave ; aussi un petit service rendue, et celui-ci pourra jouir d’une liberté tant désirée. Django sait d’ores et déjà comment débuté cette nouvelle vie : retrouver sa femme, tout en faisant une alliance avec le chasseur de primes.

Contrairement à ce que pourrait laisser penser la Bande Annonce, Django ne deviens pas immédiatement son second pour le plaisir de la violence et de retourner sa souffrance sur n’importe quel patron blanc. Il s’agit bien là de vengeance, mais la justesse et la modération subsiste. Bien que ça gicle à souhait lors de certaines scènes, la répression sanglante n’est pas maîtresse visuelle du film. Elle est plutôt présente dans l’idée incessante de l’esclavage et de domination irréversible des Blancs sur les Noirs… Deux passages restent très difficiles, notamment une scène de « lutte de nègre » jusqu’à la mort, et une autre dans laquelle un esclave fugueur est laissé en pâture aux chiens…

Pour sauver sa BroomhildaDjango est prêt à tout, même à se faire passer pour un négrier noir… Rien de plus bas d’après lui, mais son personnage tient néanmoins la route, dominant les autres Nègres, les assurant qu'il est « pire que les Blancs », se montrant sans pitié. Cette intolérance vis-à-vis des autres esclaves, c’est Stephen (Samuel L. Jackson, de Pulp Fiction), le majordome noir du puissant et ignoble propriétaire de Broomhilda, Calvin Candie, qui nous en montre l’image la plus stupéfiante. Celui-ci crache sur « un Nègre à cheval », refuse de servir Django. Sûrement suivant le modèle de son maître, Leonardo DiCaprio sadique et sournois comme on peut très bien l’imaginer.

Quant aux autres Blancs, ils sont bien laids. Moralement, ça, c’est évident, mais Tarantino a renforcé cette obscénité en accablant de toutes les peines physiques possibles ses acteurs blancs. Les Noirs sont eux, beaux, majestueux, le courage et la force crépitant au fond de leurs pupilles, dignes, bien plus dignes d’êtres humains que ces Blancs.

Attention les yeux, film mémorable ! Bon, QT oblige, il y a de la violence, on ne peut le nier mais le sang des dernières scènes est un peu rose et contrefait comparé aux horreurs bien réelles que l’on vit précédemment. Les estomacs fragiles pourraient tout de même gagner à être prévenus, le massacre de la fin étant a little bit too much. Les traditions durent, quant à elles: les deux cow-boys chevauchent en marron, vert et gris, à travers de formidables paysages américains, les dévaliseurs de diligences sont arrêtés, les shérifs toujours aussi pourris et Django nous fait la démonstration de sa formidable gâchette. Mais tout bon western spaghetti n’est rien sans une composition d’Ennio Morricone, règle que Tarantino observe à la règle et honore avec respect. En effet, nos oreilles se régalent à l’unisson avec nos yeux grâce à cette B.O parfaite et au génie du réalisateur dans cette coordination, même si certains n’ont pas apprécié de trouver du hip hop et du rap dans un western. Ceux-ci ont d’une part besoins d’élargir leurs perceptions, et surtout de se rappeler qu'ils ont affaire à QT ! Ce réalisateur passionné à toujours utilisé une B.O marquante, contemporaine, et parfaitement adaptée au cadre (tout le monde connait la célèbre petite montée de guitare constituant les premières notes du thème de Pulp Fiction !). Les cavalcades à cheval sur fond d’Anthony Hamilton et la fusillade finale encouragée par une grosse voix de rappeur ne font que renvoyer aux caractères tanritinesques du film ! Quentin fait d’ailleurs une apparition dans son œuvre, brève mais en feu d’artifice !

Je suis partie avec tellement de préjugés sur ce film - Tarantino, pas trop fan, super violent, tout le monde tire tout le temps sur tout le monde...
Dès les premières images, on peut reconnaître un grand film. Enfin, pas exactement un « grand » film, mais du « beau », du vrai cinéma. Avec Django, j’ai immédiatement pensé que, même si l’idée, le fond du film ne me plaisait pas, je pourrais sans aucuns doutes apprécier la forme. Des plans simples mais nets, recherchés, une musique impeccable, un thème qui se révèle intriguant, et une reconstitution historique avec des acteurs sans précédant !


9 décembre 2012

Mémoire d'une Geisha

Dans le Japon du début XXe, les Geisha illustrent à merveille ce pays légendaire. Elles sont vénérées pour leur grâce, leur perfection dans l’art de la danse, de la musique et de la conversation et sont sollicitées lors de nombreuses occasions. Les coulisses de cette perfection ne semblent malheureusement pas si enviables…

Mémoirs of a Geisha

Recrutements par fatalité à l’enfance, conditions difficiles d’apprentissage, commerce insensible, jalousie, amitiés rompues  et amour interdit apparaissent comme les étapes inévitables de l’évolution de Chiyo. Après un parcours emplis d'épreuves, la petite fille de la campagne devient la geisha Sayuri.

Mais, bien qu'elle aspire l'admiration, cette faveur est aussi instable que des getas et peut se révéler plus traître que le délicat shamishen.

L'ambiance de vie des Geishas semble très bien représentée dans cette fresque américaine d'un Japon ambivalent. Les difficultés du cheminement de ces femmes montrent à quel point la perfection est traître. Tout est là: dépit, souffrance, amour impossible,vengeance, rigueur, intransigeance, affection brisée, gloire. Sans trop d'artifices, le récit nous dévoile l'envers de l'image la plus pure du Japon, et les sacrifices et le courage des femmes qui veulent l'atteindre. 
Il est incontestable d'affirmer que les décors, costumes et tableaux sont somptueux (trois Oscars tout à fait mérités). La caméra vole avec justesse parmi l'élégance, les couleurs luxuriantes et les fleurs de cerisiers. De sa formation de chorégraphe, Rob Marshall tire une mise en scène remarquable de l'adaptation du roman d'Arthur Golden. Les sentiments y sont forts, et les révoltes interrieures des Geishas se reflètent dans des scènes spectaculaires et poignantes. Les actrices Zhang Ziyi, Gong Li et Michelle Yeoh évoluent avec grâce dans cette reconstitution parfaite, au point de nous faire presque oublier qu'elles sont Chinoises et, c'est bien dommage, non Japonaises

Dans un décor sublime, une invitation à suivre l'ascension fragile et glorieuse d'une jeune femme symbolisant tout en émotions fortes et retenues, une profession des plus raffinées et intrigantes, un destin poignant.

Mém

Mém

 

 

 

Mém

 

Mém

 

MémMém

 

2 novembre 2012

Skyfall, in english !

Depuis dimanche dernier, je passe un intéressant séjour à Londres, entre cours d'anglais et visite de la fabuleuse ville.
Je préfère dire "intéressant" car mes impressions pendant cette semaine sont plutôt assez contrastés jusque là. Je vous rassure, je serais bien la dernière personne sur terre à me plaindre d'être à Londres... So, j'ai découvert de magnifiques endroits,rencontré des anglais - très anglais - ainsi qu'un bon nombre d'hispanniques et vraiment beaucoup de français, acheté de beaux vêtements et regretté de ne pas pouvoir m'en acheté un autre pour m'être faite un peu avoir dans un market... mais je me suis aussi perdue =/. Bref, tout cela est donc très... intéressant, et enrichissant !
Cependant, l'un de mes après-midi excursions le mieux réussi est incontestablement celui ou je suis allée voir le nouveau James Bond avec mon frère, lui aussi séjournant dans la capitale anglaise la même semaine.
Nous avions, à vrai dire, déjà préparé notre coup: "Skyfall sort vendredi en France, et d'ici notre départ on n'aura pas le temps d'aller le voir. Mais... la semaine prochaine on est à Londres !!!... Ce serait tout simplement purement génial de voir Skyfall à Londres !!!!!!!!!!!!!!!" Bon certes, en anglais. Mais, Why not ? Cette semaine était bien faite pour qu'on améliore notre connaissance de la langue, non ? Alors voilà, Skyfall, en anglais, à Londres, avec les 50 ans de notre James, c'est juste le plan parfait.
Nous avons mis un certain temps à élire le cinéma qui accueillerait l'évennement - après avoir pensé au Leicester Square Odeon, le big one, lieu de toutes les premières, et véritable théâtre en lui même, surtout pour le prix des places - pour finalement choisir le Kensington Odeon. Celui-ci était parfait, ni trop grand ni trop petit. Et je dois avouer que mon frère et moi avions chacun un petit faible pour Kensington - quartier français de London et du splendide Natural History Museum.
Bref bref bref, nous avons savourez ce petit moment de fierté et d'exeption !

Skyfall


Après de multiples ,et parfois géniales, ads "spéciales James Bond", le film commence enfin.

James Bond a quelques problèmes... Sa dernière mission a bien failli lui être fatale. Des agents du MI6 sont dévoilés et exécutés tour à tour, M est menacée, par ce certain terroriste mystérieux, mais aussi par le gouvernement. La célèbre agence de renseignement britannique est-elle vraiment utile ? les 00 ont-ils réellement aidés en quoi que ce soit dans l'équilibre du monde ? 

Eh mais les gars, vous aviez oublié Bond, James Bond !!!!
Bien sur le meilleur agent britannique ne laissera pas tomber sa "famille". 

De nouvelles choses, un "petit coup de jeunesse" pour notre cinquantenaire.
Tout d'abord une série de nouveaux personnages... magnifiques !!!
... Parfaits ! J'ai eu un petit peu de mal à cerner le personnage Mallory, surtout du fait de la langue --' mais Q est tout simplement génial ! Sans parler de Eve...

Néanmoins, Séverine, nouvelle James Bond Girl n'est pas vraiment convaincante, bien que Bérénice Marlohe fasse de son mieux. Il s'agit, pour ma part d'un personnage "qui ne sert pas à grand chose"... Pas à rien car elle permet à James d'approcher Silva, et nous délivre une petite scène glamour, mais, tout de même, elle ne survit pas longtemps la jolie française ! 
Ah le glamour, la séduction de 007, quelque chose d'indispensable à l'alchimie parfaite d'un bon James Bond, qui manque malheureusement depuis Casino Royale... Bon, c'est tout, quelques passages sont quand même très agréables de Jameseries.

Alors de nouveaux personnages pour rajeunir la mythique série, et ??.... des cascades, toujours des cascades, que seul notre ami Bond est capable de réaliser ! (une petit course-poursuite en moto sur les toits d'un village indien?) Beaucoup d'action, mais juste ce qu'il faut, on ne se retrouve pas écrasé et pris d'assaut pas les bagarres et poursuites incessantes quelques fois trop présentes dans ce genre de film. Mention spéciale, justement, à une superbe scène de lutte ayant pour décor la façade illuminée et évolutive d'un immeuble de métropole asiatique ! Juste un pur plaisir visuel !

Cependant, il ne faut pas oublier que Skyfall arrive au moment de l'anniveraire de James Bond... Sam Mendes, excellent réalisateur sait nous émerveiller: quel meilleur cadeau que de ressortir de ses débuts les plus ou moins petites caractéristiques de ces films, pour les amener dans un nouveau cadre, 50 ans après ? James va aussi énormément se révéler dans cet épisode, et nous emmener en Écosse, dans sa région natale... L'occasion de présenter le plus beau cadeau, l'hommage le plus magnifique que le réalisateur aurait pu faire à la mythique saga de Yan Flemming. LA première, traditionnelle Aston Martin ressort du garage dans lequel Daniel Craig l'avait préservé bien à l'abris du temps. La traversée du Royaume Uni se fait alors sous la musique, pure, intouchée du thème, dans ce magnifique véhicule, pour aborder en magnificence la terre d'origine de James Bond...

Superbe...

 

21 octobre 2012

Le Hérisson

Le Hérisson

J’ai vu ce film à sa sortie en 2009 et ai lu le livre récemment, L'Elégance du Hérisson trois ans après.
Contrairement à certaines critiques, je l’ai trouvé très réussit et émouvant à souhait. Josiane Balasko et la petite Garance Le Guillermic (2 nominations) campent magnifiquement les deux personnages de Mme Michel et Paloma Josse.

Cette dernière est vraiment intelligente pour ses 12 ans, « exceptionnellement intelligente, même » se décrit-elle. A tel point qu’elle a déjà déduit le sens de la vie et décidé d’abréger la sienne le jour de son prochain anniversaire pour ne pas finir comme tout les adultes, dans le bocal à poisson.

Mme Michel, elle, se voit plus comme la parfaite concierge, « si conforme à l’image que l’on se fait des concierges » qu'aucun des riches habitants de son immeuble ne viendraient à réaliser qu’elle est bien plus cultivée qu'eux, richesse qu'elle s'efforce de masquer le mieux possible.
Ces deux personnages ont les points communs d’être à part, incomprises et ainsi se rencontre, la petite Paloma allant se réfugier quelques fois chez la concierge. Aussi survient M. Ozu, nouveau propriétaire fortuné, qui sera vite très estimé par tout l'immeuble et notamment la fillette. Tout comme elle, l'élégant Japonais a démasqué la grâce et le savoir soigneusement maquillés de Mme Michel et ne tarde pas à le lui faire savoir.

    "Mme Michel, elle a l'élégance du hérisson : à l'extérieur, elle est bardée de piquants, une vraie forteresse, mais j'ai l'intuition qu'à l'intérieur, elle est aussi simplement raffinée que les hérissons, qui sont des petites bêtes faussement indolentes, farouchement solitaires et terriblement élégantes." Paloma

Belle fable, ranimée par le « reportage » temporaire de Paloma, qui doit sûrement sa place à la représentation concrète des observations philosophique de la petite fille. En effet, philosophique, voici le maître mot du roman. Et cette grande partie, qui domine largement le récit, contée alternativement par Renée Michel et Paloma, est quasi absente du film. Pourtant, mis à part la réflexion sur le bocal à poisson, les autres idées sont oubliées, et les spectateurs n’ayant pas dévoré le livre de Muriel Barbery, passe à côté de passionnants sujets ! Le dénouement dramatique est littéralement... bouleversant dans le livre, le film le prend plus à la légère.

Mais Mona Achache a tenté et il fallait le faire. Les idées sont présentes, les acteurs parfaits, personnellement je n'étais pas dépaysée en lisant le roman. Je le vous recommande même, mais à lire, l'esprit libre, sans contraintes de temps pour pouvoir profiter et mûrir la philosophie abondante de l'oeuvre ! ;)

"Qu'est-ce qu'une aristocrate ? C'est une femme que la vulgarité n'atteint pas bien qu'elle en soit cernée." A méditer...

13 octobre 2012

Lost in translation

Mon incontournable ! Incontestablement l’un de mes films favoris. Ma solution bien-être et voyage rêveur et intemporel...

On s’évade au Japon le moment du tournage d’une pub pour whisky

« Prenez le temps de vous détendre un peu, prenez le temps d’un Suntory ! »

Malheureusement Bob Harris, lui, ne se détend pas vraiment. Entre les harcèlements de sa femme pour des questions de couleurs de moquette, et les exigences farfelues des Japonais, le célèbre acteur est littéralement perdu.
Perdue, Charlotte l’est aussi. Traînée sans grande conviction dans cet hôtel de luxe, tout comme Bob, la jeune diplômée en philosophie est ensuite délaissée par son mari photographe.

La fuite du temps, perdus dans un monde inconnu.Lost in translation

Les deux héros n’ont apparemment pour seul réel point commun de ne pas réussir à dormir du fait du décalage horaire, et par conséquent de se retrouver la nuit au bar, ou encore de se croiser au sortir d’une baignade nocturne dans la piscine de l’hôtel grandiose, pour tuer ce temps qui les repousse.Ils se comprennent, sentent qu'ils sont à part, en dehors du temps et de cette ville, ce pays étranger. 

Le décalage horaire est concret et le sentiment de désarroi plus symbolique.

Le spleen, la dérive, mais aussi l'humour tellement contagieux !!! Et tant renforcés par la démesure du Pays du Soleil Levant - scène hilarante de la séance photo ("Roger Moore, vous connaissez Roger Moore ?") !!  L'évasion est intense, complète, parfaite, et l'on passe avec une passion formidable des restaurants et hôpitaux aux boites de nuits et salles de jeux vidéo tokyoïtes.

Le spectateur quant à lui se régale, avec dès le début, les superbes images de Tokyo le soir. Le désarroi de l’acteur est d’autant plus savoureuse que son interprète, Bill Muray, y travaille des mimiques et des détails réjouissants (ou comment se sentir vraiment trop grand dans ce pays, de l’ascenseur à la douche). Scarlett Johansson quand à elle conforte de son charme et de sa douceur le caractère du film.

Comment ne pas savourer à l’infini ces tableaux nocturnes magiques, cette folie japonaise présente dans tous les domaines, et cette grâce inégalable ! Sofia Coppola enchaîne les plans merveilleusement simples et parfaits. Il paraîtrait même que la réalisatrice serait allée visiter chaque lieux du tournage quelques années auparavant, alors que l'idée originale lui trottait déjà dans la tête...

On se laisse porter par l’entrain songeur et contrasté du film et on part avec plaisir suivre Bill, Scarlett et Sofia pour une ballade de rêve au Japon sur fond de BO magique

Magnifique ! Tout est parfait !... à voir et revoir inlassablement !

Sofia Coppola reprend la chandelle de son papa dans la lignée des films originaux et profonds ! Bien que je ne sois pas une grande fan du Parrain - les seuls de ses films que j'ai pour l'instant vu - il est indiscutable qu'on ne peut ignorer le nom de Francis Ford Coppola dans le monde du cinéma, à côté duquel Sofia a pris une place méritée.

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