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Méditations d'une cinéphile
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Méditations d'une cinéphile
  • Parce que je crois que le cinéma est un bien art, surtout lorsqu'il m'émeut, me déclenche un fou rire, me prend aux tripes ou me fait pleurer comme un bébé ! Si vous partagez cet amour du septième art, suivez mes analyses et critiques filmiques !
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21 février 2013

Django Unchained

Un western à la Tarantino ?Un classique renouvelé, de la violence, une pointe d’humour, de la morale, une B.O parfaite et des acteurs au poil !

Django

Django (Jamie Foxx, le regard à la fois vide et passionné), esclave noir à la coupe afro, vient d’être acheté par deux parfaits cow-boys texans, mais ne tarde pas à devenir la possession d’un sympathique dentiste allemand aux manières aussi courtoises que fatales. Mais attention, le Docteur King Shultz (His name is King…mais surtout Christoph Waltz, splendide, oscarisé dans Inglorious Basterds) tue légalement ! Il est chasseur de primes, et plus ses victimes sont mauvaises, plus la prime est importante ! Cependant, le Dr Shultz n’a pas fait l’acquisition de Django pour l’avoir en tant qu'esclave ; aussi un petit service rendue, et celui-ci pourra jouir d’une liberté tant désirée. Django sait d’ores et déjà comment débuté cette nouvelle vie : retrouver sa femme, tout en faisant une alliance avec le chasseur de primes.

Contrairement à ce que pourrait laisser penser la Bande Annonce, Django ne deviens pas immédiatement son second pour le plaisir de la violence et de retourner sa souffrance sur n’importe quel patron blanc. Il s’agit bien là de vengeance, mais la justesse et la modération subsiste. Bien que ça gicle à souhait lors de certaines scènes, la répression sanglante n’est pas maîtresse visuelle du film. Elle est plutôt présente dans l’idée incessante de l’esclavage et de domination irréversible des Blancs sur les Noirs… Deux passages restent très difficiles, notamment une scène de « lutte de nègre » jusqu’à la mort, et une autre dans laquelle un esclave fugueur est laissé en pâture aux chiens…

Pour sauver sa BroomhildaDjango est prêt à tout, même à se faire passer pour un négrier noir… Rien de plus bas d’après lui, mais son personnage tient néanmoins la route, dominant les autres Nègres, les assurant qu'il est « pire que les Blancs », se montrant sans pitié. Cette intolérance vis-à-vis des autres esclaves, c’est Stephen (Samuel L. Jackson, de Pulp Fiction), le majordome noir du puissant et ignoble propriétaire de Broomhilda, Calvin Candie, qui nous en montre l’image la plus stupéfiante. Celui-ci crache sur « un Nègre à cheval », refuse de servir Django. Sûrement suivant le modèle de son maître, Leonardo DiCaprio sadique et sournois comme on peut très bien l’imaginer.

Quant aux autres Blancs, ils sont bien laids. Moralement, ça, c’est évident, mais Tarantino a renforcé cette obscénité en accablant de toutes les peines physiques possibles ses acteurs blancs. Les Noirs sont eux, beaux, majestueux, le courage et la force crépitant au fond de leurs pupilles, dignes, bien plus dignes d’êtres humains que ces Blancs.

Attention les yeux, film mémorable ! Bon, QT oblige, il y a de la violence, on ne peut le nier mais le sang des dernières scènes est un peu rose et contrefait comparé aux horreurs bien réelles que l’on vit précédemment. Les estomacs fragiles pourraient tout de même gagner à être prévenus, le massacre de la fin étant a little bit too much. Les traditions durent, quant à elles: les deux cow-boys chevauchent en marron, vert et gris, à travers de formidables paysages américains, les dévaliseurs de diligences sont arrêtés, les shérifs toujours aussi pourris et Django nous fait la démonstration de sa formidable gâchette. Mais tout bon western spaghetti n’est rien sans une composition d’Ennio Morricone, règle que Tarantino observe à la règle et honore avec respect. En effet, nos oreilles se régalent à l’unisson avec nos yeux grâce à cette B.O parfaite et au génie du réalisateur dans cette coordination, même si certains n’ont pas apprécié de trouver du hip hop et du rap dans un western. Ceux-ci ont d’une part besoins d’élargir leurs perceptions, et surtout de se rappeler qu'ils ont affaire à QT ! Ce réalisateur passionné à toujours utilisé une B.O marquante, contemporaine, et parfaitement adaptée au cadre (tout le monde connait la célèbre petite montée de guitare constituant les premières notes du thème de Pulp Fiction !). Les cavalcades à cheval sur fond d’Anthony Hamilton et la fusillade finale encouragée par une grosse voix de rappeur ne font que renvoyer aux caractères tanritinesques du film ! Quentin fait d’ailleurs une apparition dans son œuvre, brève mais en feu d’artifice !

Je suis partie avec tellement de préjugés sur ce film - Tarantino, pas trop fan, super violent, tout le monde tire tout le temps sur tout le monde...
Dès les premières images, on peut reconnaître un grand film. Enfin, pas exactement un « grand » film, mais du « beau », du vrai cinéma. Avec Django, j’ai immédiatement pensé que, même si l’idée, le fond du film ne me plaisait pas, je pourrais sans aucuns doutes apprécier la forme. Des plans simples mais nets, recherchés, une musique impeccable, un thème qui se révèle intriguant, et une reconstitution historique avec des acteurs sans précédant !


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