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Méditations d'une cinéphile
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Méditations d'une cinéphile
  • Parce que je crois que le cinéma est un bien art, surtout lorsqu'il m'émeut, me déclenche un fou rire, me prend aux tripes ou me fait pleurer comme un bébé ! Si vous partagez cet amour du septième art, suivez mes analyses et critiques filmiques !
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22 avril 2013

L'écume des jours, un pari réussi ?

Il fallait oser, tenter, s'y frotter...

Michel Gondry a réaliser l'adaptation de l'un des romans les plus délicats, et nous (en tous cas, je) attendons avec impatience mercredi de voir le résultat !
Personnellement je n'ai pas lu le livre de Boris Vian, mais mon frère et ma mère l'ayant fait pour moi, j'ai eu droit à maints résumés et je sais à quoi m'attendre. Du moins je sais ce que les amateurs exigeants de l'artiste (chanteur, écrivain..) attendront...

L'univers déjanté et séduisant de Vian est à approcher avec délicatesse. Certains reprochent déjà un surplus d'effets visuels et un imaginaire inadapté trop marqué...

 Je pense, déjà, ne pas être déçue, grâce aux acteurs. En effet, on ne peut nier le fait que Romain Duris et Audrey Tautou sont d'excellents acteurs, toujours à la perfection dans la profondeur de leurs personnages. Quant à Gad Elmaleh, son ton rêveur pourrait parfaitement s'accorder à l'esprit du récit et Omar Sy et Aïssa Maïga semblent tout aussi inspirés !

Alors, embarquerons-nous dans le monde intriguant de Boris Vian ou resterons-nous au bord du fauteuil, guettant avec impatience la fin du songe ?

 

E

 

Eh bien... Je pourrais dire que j'ai été partiellement transportée par la version de Michel Gondry.

Comme on l'avait redouté et pressenti, la "mécanique" est malheureusement abondante dès les premières images. Tout semble fidèle, c'est évident, mais le langage, les inventions et les bizarreries de Boris Vian s'enchainent et se bousculent ne nous laissant pas le temps de réaliser tout ce qui se passe. C'est peut être le cas dans le livre, mais, lors de la lecture d'un roman, on peut s'arreter à son aise pour savourer, avec le temps individuel qu'il faut, le récit, aussi farfelu soit il. Dans ce cas présent, on est littéralement assommé par les images et paroles qu'il nous faut intégrer dans le bon ordre et vite oublier pour passer à la suite.
Les scènes farfelues et déboussolantes dans l'appartement de Colin laissent ensuite place à quelques passages tournés dans la rue, tout simplement dans la rue, avec ses poubelles et ses travaux. Ce choc de réalisme contraste fortement avec la fiction que l'on a rencontré précédemment mais représente, à mon goût, l'une des bonnes initiatives du réalisateur de Soyez simpas, rembobinez. En effet, finalement, cela rapproche Colin et son histoire du spectateur et permet un peu de repos visuel, retrouvant notre bon vieil environnement quotidien. Le récit en est en quelque sorte démystifié, mais cela lui donne un support, somme toute, nécessaire. Choix judicieux, donc, de faire passer la caméra de l'imaginaire le plus sordide à un réalisme cru.
Autre idée brillante de Michel Condry: l'absence quasi totale d'effets spéciaux. Bien que trop abondantes au début du film, on ne peut qu'apprécier l'aspect artisanal et simple de la représentations des inventions de Boris Vian. Les objets ainsi créés nous semblent alors étrangement faux et réels à la fois. Ils rentrent parfaitement dans le contexte impossible du récit et apporte beaucoup au film. Dommage que Michel Gondry n'en ai pas plus espacées les apparitions..
Difficile à suivre, oui, d'autant que les acteurs semblent eux aussi à la ramasse. Peu convaincu, Romain Duris se ballade de machine en machine, avec un enthousiasme pas assez naturel pour être communicatif. L'acteur, d'habitude remarquable, retrouve un meilleur jeu vers la seconde partie du film. Malheureusement, ce n'est pas le cas de Gad Elmaleh... Grande déception, ce Chick est vide et perdu à un point incroyable. Impossible de voir la moindre étincelle dans ses yeux, Gad Elmaleh laisse l'impression de s'être trompé de plateau, ou d'avoir trop compter sur le souffleur pour lui dicter les gestes à faire et expressions à avoir. Apparemment, ce dernier était absent... Quant à Audrey Tautou, son interprétation est correcte, sans être remarquable, elle aussi ayant quelque fois l'air un peu perdue. J'attendais personnellement beaucoup de ces trois acteurs, dont la qualité de jeu n'a plus à se défendre, alors que je me méfiais d'Omar Sy. Finalement, celui-ci s'en sort à merveille alors que les autres rament au milieu du film de Gondry. A lui seul, Omar Sy arrive à redonner de la profondeur au contexte, joyeux et entraînant quand il le faut, ou bien attentif et grave à d'autres moments. Néanmoins, on pourra retenir une scène, heureusement très courte, magnifique de manque de naturel..
Le jeu, dans l'ensemble désastreux, des acteurs nous pousse même à nous demander s'il y a bien eu un scénario...
Alors que les effets visuels ne font parfois que renforcer l'impression d'un film un peu raté, la seconde partie rattrape de justesse l'adaptation de Michel Gondry. Chloé se meure, les machines aussi, et les couleurs s'estompent au fur et à mesure que nos larmes viennent et que Romains Duris et Audrey Tautou se mettent vraiment à jouer. Ainsi, la fin nous touche, enfin, nous sommes happés. Mais l'on ne peut pas oublier tout la première partie du film pour autant..

En somme, L'Ecume des Jours n'est pas une grande réussite, ça non, mais les bonnes idées sont là. Alors que les effets visuels nous bousculent ou nous emportent, le jeu des acteurs restent sans aucun doute le point le plus décevant du film, retenant le spectateur hors de la magie de Boris Vian.

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Commentaires
-
J'ai vraiment peur qu'ils massacrent ce beau roman...les acteurs...pas convaincue...mais déjà, penser à des acteurs pour de pareils rôles, ça me semble si incongru, c'est un non-sens pour moi, je n'irai pas le voir je pense. Tu y vas aujourd'hui alors ?
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