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Méditations d'une cinéphile
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Méditations d'une cinéphile
  • Parce que je crois que le cinéma est un bien art, surtout lorsqu'il m'émeut, me déclenche un fou rire, me prend aux tripes ou me fait pleurer comme un bébé ! Si vous partagez cet amour du septième art, suivez mes analyses et critiques filmiques !
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15 août 2012

American History X

Comment penser à ce sujet ? Comment imaginer que, parmi l’idéal américain, s’est aussi développé une communauté des plus dangereuses et inconcevable ?

Il paraitrait que depuis l’élection de Barack Obama les organisations néo-nazies ont connu une large croissance…

Comme on ne pourrait jamais l’envisager, voici, une histoire américaine.

A Los Angeles, dans le quartier de Venice Beach, le groupuscule fasciste a ses membres, qui 

American History X"se battent" pour chasser "les noirs, les jaunes et les latinos" de « leur » Amérique.

Dès la vue de l’énorme tatouage de croix gammée sur le cœur de Dereck, on rentre violemment dans le vif du sujet. Celui-ci a rejoint le gang après que son père, déjà, raciste, ayant clairement exposé ses opinions à sa famille, fut tuer par un dealer noir qu’il tentait de sauver en tant que pompier.
 Un second facteur est aussi à l’origine du détournement du jeune homme. Cameron Alexander, mentor néonazis fier, charismatique et autoritaire, trouve dans l’ainé Vinyard un disciple parfait, entrainant et prêt à lui rassembler une « armée ».

Suite au meurtre de deux hommes noirs, Dereck part écoper de trois ans de prison et son jeune frère, Danny rentre à son tour dans la spirale Alexander-fascisme. Dans l'espoir de la sauvé, le directeur noir de son école lui demande d'écrire un devoir retraçant l'histoire de son frère, et qu'il doit intituler American History X.


Le début du film, déjà, ne va pas dans le ménagement, enchainant images révoltantes et crime atroce, et prépare ainsi le thème et la tonalité de ce qui suivra. L’une des plus remarquables et impressionnantes scènes de tous les films des années 90, représente, incontestablement, Dereck-Edward Norton, crâne rasé, tatouages engagés bien en vue, mains derrière la tête, le regard fier, tourné vers son frère effondré, et sourire victorieux, lors de son arrestation par la police suivant aussitôt les assassinats, le tout amplifié par les effets de noir et blanc et ralenti.

De l’écriture de Mein Kampf lors d’un devoir par Danny, au saccage d’une supérette « latino » en passant par des fêtes sordides et concerts de métal néo-nazis, on se retrouve totalement immergé dans un monde de haine raciale et d’intolérance, en temps réel.
Des entretiens aussi, assez durs, où l’on voit clairement le fossé séparant Dereck et son idéologie, de sa famille et de la paix, se creuser de plus en plus.

Mais cette partie, cette violence déterminée, est en grande majorité filmée en noir et blanc. Lorsqu’elle ne l’est pas, elle est négligée, repoussée par le héros qui n’y croit plus lui-même. Car la couleur, la lumière est amené par le retour de cet atroce meurtrier ayant purgé sa peine.
En effet, le séjour en prison de Dereck sera une thérapie plus ou moins douce, mais radicale.
Rude, par la présence d’un petit rassemblement de prisonniers fascistes que le jeune homme rejoindra d’abord fièrement puis dont il découvrira que les croyances sont loin d’être aussi forte que les siennes, et même détournées. Il s’en éloignera et en paiera le prix.
Plus douce grâce à son compagnon de travail obligatoire. L’art de bien plier et trier correctement les sous-vêtements, par Lamont, un détenu noir dont on ne connaitra jamais la raison de l’incarcération. Ou comment traiter avec douceur les choses les plus simples. Son humour, son entrain, son personnage, sa voix enjouée masquant la réalité laborieuse de la vie en pénitencier feront rentrer Dereck dans le droit chemin. Il sera son seul ami, ils s’appelleront « frères ». Il permettra aussi à « l’ex skinhead » d’éviter les problèmes avec le gang noir.
Le « Model » a donc changé et va décider d’en faire autant pour sa famille. Malheureusement, le dénouement nous prouve que la haine stupide et la violence sont aussi bien réelles dans l’autre clan, et que chacun, malgré ses convictions pacifistes, peut en faire les frais.


Tellement beau, tellement choquant. Je trouve ici la meilleure description.

Choc visuel, due aux images troublantes, pour ma part l’ayant vu pour la première fois en anglais sous-titré anglais, mais gardant de cette initiation le souvenir le plus impressionnant (pas besoin de comprendre le texte avec les multitudes de croix gammées représentées, l’immense drapeau nazis dans la chambre des garçons et la chanson thématique « The white man marchin on »)
Mais quelle beauté dans le risque pris d’un film pareil, dans la rédemption miraculeuse d’un homme plus qu’égaré, et enfin dans la façon dont on se retrouve happés, prodigieusement saisis aux tripes !
Les acteurs, d'un engagement incroyable portent cette haine avec une justesse remarquable. Le regard déterminé et belliqueux, Edward Norton nous sidère d'aversion avant de recueillir la pitié et la reconnaissance acquis au long de cheminement vers la tolérance.

 

Le calme roulement de l’océan sur la plage californienne pour débuter, le même son doux, de paix, pour la fin, accompagné d’une citation d’Abraham Lincoln évoquée par Dereck et citée par Danny pour clore son récit :

« Nous ne sommes pas ennemis, mais amis. Nous ne devons pas être ennemis. »

Ce film étant tellement riche de sujets de conversations diverses que je terminerai en énonçant quelques questions orientées, repérées par mon frère :

-Lamont, le détenu noir sauveur de Dereck aurait pris 6 ans de peine pour un crime surement moins important que celui du skinhead, probablement du fait d’une justice américaine plutôt partiale ??...
-Lors de l’arrestation de Dereck, le geste du policier soulevant le jeune homme en passant son bras autour de son torse et ainsi cachant le tatouage de celui-ci ne signifierait pas un changement prochain ??...
-Le fanatisme poussé à l'extrême peut-il entrainer un retournement sentimental radical, comme en fait preuve la petite-amie de Dereck ??...

J’attends donc les interprétations de ceux qui auraient admiré ce chef d’œuvre dont on ne sort pas indemne !

Petite anecdote ayant tout de même son importance : Nominé aux Oscars pour son incroyable interprétation, Edward Norton perdit, qui l’eut cru, face à Roberto Benigni dans La Vie est belle. ;)

 

 

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